
- Description
Paroles
Intro
Eh Mboa aaaah ééh! Eh Mboa lalala!
Eh Mboa, le sang coule all les days,
Mais le mboko reste inébranlé.
Petit petit, les gens tombent,
Mais nos cœurs sont devenus plombs.
Couplet 1
Mathis, jeune mouna de 7 piges,
Killam avec couteau blindé par papa en crise.
Son papa clash un jour au quartier,
Le voisin go tuer le fils sans pitié.
Bangangté, altercation banal,
Pour un client, un chargeur est killam au final.
Sur le sol, le sang comme la jong,
Et tout le mott take snap sans djoss.
Refrain
Mboa, on fait comment ?
Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.
Les familles pleurent, nous on snap,
Pendant que les tueurs vivent en clap.
A qui le tour du Djangui dans ton kwata?
Couplet 2
Diane Yangwo, trois pikine, gone,
Tapée jusqu’à mort par un con.
Condamné doucement, love case,
Mais la meuf est partie sans trace.
Aurélie Nya, même film macabre,
Son gars tape fort, comme un diable.
Et Nafissatou, jeune et fraîche,
Mais son Ndolo l’a mise en sèche.
Refrain
Mboa, on fait comment ?
Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.
Les familles pleurent, nous on snap,
Pendant que les tueurs vivent en clap.
A qui le tour du Djangui dans ton kwata?
Pont
À Bafoussam, le fils tue son daron,
À Bamessingué, mamie meurt sans pardon.
Le sang coule, mais les cœurs sont froids,
Le peuple dort même quand tout est noir.
On commente, on like, on fait live,
Mais on réagit plus face aux vibes.
C’est comme si les morts c’est routine,
On mange sucré pendant qu’ils saignent en ligne.
Refrain final
Mboa, on fait comment ?
Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.
Les familles pleurent, nous on snap,
Pendant que les tueurs vivent en clap.
A qui le tour du Djangui dans ton kwata?
Outro
Silence coupable, cœur de fer,
On va où si personne dit merde ?
Le sang crie, mais le peuple dort,
Faut qu’on se lève avant que tout soit mort.
Si au mboko tout le mott comme un seul boy,
Nyack le don man à chaque coup,
La jungle la va ndem la place à la sécurité tout à coup.
Car le ngobnah’ a ndem le carreau from.
Mais pour catcham les non-alignés politique au Mboa,
Sur la base de l’intension, le Ngobnah’ est la que Mpiang
Et condamne avec bras sec à 7 piges de prison
Big Finish
Mboa, on fait comment ?
Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.
Les familles pleurent, nous on snap,
Pendant que les tueurs vivent en clap.
A qui le tour du Djangui dans ton kwata?
Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.
Les familles pleurent, nous on snap,
Pendant que les tueurs vivent en clap.
Mbom lep le Djapap, la Jong et la Touma
Lep que ooh ce n’est pas ton Bémol
Demain ça sera dans ta Piol
Mieux on se lève tous au day et on s’indigne dans all le Mboko
ééh! ééh! aah!
Description et contexte de la chanson : “Silence Coupable”
Titre : Silence Coupable
Genre : Afro-rap engagé / Slam urbain
Langue : Français avec fort usage d’argot camerounais (camfranglais)
Ton : Grave, dénonciateur, bouleversant
Contexte de la chanson
“Eh Mboa” est une claque musicale, un cri de révolte poétique et brut lancé depuis le cœur du Mboko – un terme populaire au Cameroun désignant selon le contexte les quartiers populaires, toute une ville ou alors le Pays tout entier, les réalités du quotidien, la rue. Ce morceau plonge l’auditeur dans une ambiance post-traumatique où la violence devient banale, les morts fréquents, et l’indifférence collective glaçante.
La chanson se déroule dans un contexte sociopolitique camerounais non-explicite, mais identifiable par son ambiance : injustice sociale, violence domestique, crimes impunis, société anesthésiée par les réseaux sociaux, et institution judiciaire sélective. Elle s’adresse à toute société où les cris des victimes se perdent dans le buzz, où la mort devient virale mais sans conséquences.
Analyse par section
Intro (Chanté) :
“Eh Mboa aaaah ééh! Eh Mboa lalala!”
Un appel émotionnel. “Mboa”, signifiant le pays ou la patrie, est interpellé dans un ton désespéré, comme un enfant qui appelle sa mère en détresse.
Couplet 1 : Violence urbaine et insécurité
Des cas précis illustrent la montée de la violence dans les quartiers populaires :
Mathis, 7 ans, tué par vengeance suite à un clash entre adultes.
Un chargeur tué à Bangangté, pour une dispute banale.
La narration est sèche, réaliste, sans filtre. L’effet de choc est renforcé par la juxtaposition entre la mort et la banalité de la réaction collective : “tout le mott take snap sans djoss” (tout le monde filme sans émotion).
Couplet 2 : Féminicides et violence conjugale
Diane Yangwo, Aurélie Nya, Nafissatou : trois femmes, trois histoires d’amour qui finissent en drame, trois coups de poings dans la poitrine de l’auditeur.
L’auteur montre ici que même l’intimité devient un champ de violence, souvent traité avec indifférence judiciaire : “Condamné doucement, love case”.
Refrain :
“Mboa, on fait comment ? Les morts pleuvent, mais on tchek calmement.”
Un refrain-choc, devenu slogan. Il résume toute la critique : le contraste entre l’hécatombe quotidienne et le calme de la société. Le refrain se répète comme un cri qu’on lance dans le vide, espérant qu’il réveille une conscience.
Pont : La banalisation du mal
“On commente, on like, on fait live…”
Ce passage fait le lien entre les meurtres et l’inaction. On y dénonce la transformation des tragédies en contenu à consommer, pendant que la société perd sa capacité de réaction morale.
Outro : Coup de poing final
Ici, l’auteur pousse un cri d’alarme :
Le silence collectif est coupable.
Le Ngobnah’ (l’État / le gouvernement) est prompt à réprimer les opposants, mais reste inactif face à la violence quotidienne.
La dernière phrase claque comme un avertissement :
“Demain ça sera dans ta Piol. Mieux on se lève tous au day…”
Style et musicalité
Mélange entre chant, rap et slam, avec des accents mélancoliques.
Langue hybride : français standard, argot camerounais, expressions locales.
Atmosphère sombre, instrumentale lente, avec des percussions urbaines et des nappes dramatiques.
Message central
“Eh Mboa” est un miroir. Il ne cherche pas à plaire, mais à réveiller.
C’est une chanson de deuil, de colère, et surtout de prise de conscience collective. Elle appelle à la fin de l’indifférence, au réveil citoyen, et au rejet de la normalisation du mal.
Ce n’est pas juste un son. Ce n’est pas juste un album.
C’est une arme douce, une parole libre, un souffle de justice en mélodie.
Chaque morceau que tu écoutes, que tu achètes, c’est une pierre que tu poses dans le chantier de la libération.
En l’achetant, tu ne consommes pas… tu t’engages.
Soutenir cet album, c’est dire NON au silence. C’est dire OUI à une voix forte, à un Cameroun debout.
Alors ne reste pas spectateur.
Achète le son. Prends l’album. Partage le feu.
Et si tu veux aller plus loin…
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Même un petit « ngondo » est une grande force pour pousser cette voix encore plus loin.
Le changement ne viendra pas tout seul. Il commence avec toi.